Eschyle, ou la violence primitive

Publié le par Aru/ki

L’œuvre principale d’Eschyle est l’Orestie qui se compose de trois pièces : Agamemnon, les Choéphores (Electre) *du nom que les grecques donnaient aux « pleureuses » qui se lamentaient sur la mort des guerriers*, les Euménides (Oreste) *ce qui signifie les « bienveillantes » en grec, nom donné aux servantes d’Athéna au terme de la pièce*. Ces pièces racontent le (tragique) destin de la famille des Atrides. [Dites, quelqu’un pourrait me répondre au sujet de la section « mythologie et théologie » ? Parce que c’est pas la peine que je m’embredzouille pour rien *tout le monde devine le sens de ce mot non-vulgaire mais étrange orthographiquement parlant*, mais en même temps il faut connaître la mythologie pour comprendre un certain nombre de références…]

*Dans ma grande bonté (à force de le répéter, vous allez finir par y croire) et vu le manque affligeant de précisions de la part d’Aru, je vais vous faire un bref résumé -oh le beau pléonasme- (tais-toi) des pièces. La première pièce raconte l’assassinat d’Agamemnon par son épouse Clytemnestre et l’amant de cette dernière. La seconde la rencontre (après des années de séparation) d’Electre et d’Oreste,  enfants d’Agamemnon, (sur la tombe de ce dernier, alors qu’Electre est accompagnée par les Choéphores pour les besoins du pathétique, justifiant le nom (recherché) de la pièce) qui tueront (enfin Oreste tuera, ce n’est pas un travail pour une délicate jeune fille) leur mère adultère et son amant.

Dans la troisième, les Erinyes (furies), servantes d’Athéna et déesses de la vengeance, poursuivent Oreste pour son crime mais Athéna intervient et remet le jugement entre les mains de la cité, et crée à l’occasion le tribunal suprême d’Athènes, l’Aréopage (qui a donc une ascendance divine). Les Erinyes deviennent les protectrices de la cité et prennent alors le nom d’Euménides (bienveillantes), d’où le nom de la pièce
(pour la petite histoire, Oreste est acquitté) (mais ça n’est guère important dans la pièce, ce qui compte c’est son jugement par les hommes).

Les pièces d’Eschyle se caractérisent par l’absence d’action, due à l’avancée inéluctable du destin (mais non, ce n’est pas ennuyeux !!! *ben si, un peu quand même, mais c’est bon pour votre culture*). Une autre innovation est l’augmentation du nombre d’acteurs *il y en a carrément deux, plus le chœur * C’est une invocation religieuse qui passe par la ritualisation, et qui possède une forte fonction juridico-politique (puisqu’on y constate le passage de la justice divine à celle de la cité). Le chœur (représentant la cité) commente ou accuse les justifications des personnages.

Le texte est « dit » sous la forme d’un discours-chant, il y a en fait très peu de paroles. La « parole » humaine des personnages s’oppose à la vérité, à la métaphysique du chœur, et ces deux groupes représentent en fait des symboles, des positions (la volonté humaine vs la sagesse, par exemple). C’est un théâtre statique mais violent, extrêmement expressionniste.
*oui, il y a un rapport (subtil) avec le courant artistique du même nom, dans le sens où l’on peint un tableau dans lequel surnagent de violentes émotions*

Vous connaissez à présent UNE pièce de théâtre!!! Félicitations!!

PS : N’hésitez pas à posez des questions pour avoir plus de renseignements *ou lancer un débat philosophique et même littéraire*, nous serons ravies de vous répondre !

Publié dans Théâtre

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